J’ai photographié ce graffiti vu près de chez moi car il me parait symptomatique de l’offensive idéologique actuellement adressée à la jeunesse. Il se trouve à deux pas du lycée, il est l’œuvre vraisemblablement de lycéens et témoigne admirablement d’une triple voire quadruple aliénation. 1) il est rédigé en anglais, comme le « rape me » qu’on voit à côté, bien que ce qu’il dit pourrait tout aussi bien s’exprimer en français. Seulement la pression de la langue de l’empire est telle que ceux qui y recourent ont l’illusion de faire la nique à cette chose désuète et vulgaire que serait le français. Malheureusement en utilisant cette langue du commerce et de la publicité, ce qu’ils bafouent c’est leur culture, c’est l’instrument de leur liberté et de leur indépendance. J’avais déjà dénoncé ce réflexe servile sous le masque de la rébellion dans les articles consacrés aux fresques murales vues à Redon, j’y renvoie le lecteur.
Ce graffiti témoigne aussi d’un goût pour l’imitation. Il répète un slogan ou les paroles d’une chanson du groupe Punk Nirvana. Il aurait valu au chanteur du groupe, alors adolescent, quelques ennuis avec la police de sa ville parce qu’il en couvrait les murs. Ce chanteur, Kurt Cobain, est moins connu pour son talent que pour son penchant pour l’autodestruction qui l’a finalement conduit au suicide (en 1994). Longtemps après sa mort il semble encore fasciner de nombreux jeunes en proie à des idées morbides et au mépris de soi. La même tendance pouvait en effet se voir dans les fresques que j’ai photographiées à Redon et n’est sans doute pas qu’une posture mais semble la marque d’un profond désarroi. Ce que manifeste ce slogan est réitéré et même hurlé par le tag « rape me » c’est-à-dire « violez-moi » qu’on peut craindre n’être pas du tout une plaisanterie mais l’expression d’un sentiment d’indignité masochiste comparable à celle du pêcheur face à son dieu.
2) En effet, le graffiti « god is gay » témoigne clairement de l’offensive du religieux. Il ne dit pas que l’homosexualité est une chose naturelle tout autant que l’hétérosexualité, qu’elle est normale pour autant qu’il y ait lieu ici d’invoquer une norme c’est-à-dire la conformité à un principe ou un idéal. L’affirmation que dieu est homosexuel réussit à bafouer la conception traditionnelle de la religion tout en se pliant à ce qui en fait le fond : la projection dans un au-delà, sur un sujet transcendant de ce qui devrait être l’attribut de la personne humaine : sa capacité à choisir librement sa vie, à déployer toutes ses potentialités. Cela n’atteint pas plus son but que la transgression de celui qui met sa casquette à l’envers, c’est encore une fois une fausse rébellion ! La religion la plus traditionnelle fait bien plus fort. Son dieu n’y apparait que flanqué d’un double inversé : le diable. Il n’y a pas pour elle de dieu sans démon (1). Elle le maintient en dépit de tout comme le montre la présence dans chaque évêché d’un prêtre exorciste. Elle n’a pas attendu Nietzsche pour oser la transvaluation de toutes ses valeurs. Elle en fait même le piment de ce qui agite la vie intérieure du croyant. Sans enfer et sans diable, pourquoi prierait-il ? de quoi voudrait-il être sauvé ? Il vivrait dans une douce quiétude ! (voir le commentaire ajouté à l’article « religion et sport de combat« )
3) Enfin, pourquoi cette promotion de l’homosexualité ? C’est ici qu’est le plus remarquable dans cette offensive idéologique. Si l’homosexualité est naturelle, si elle n’est rien d’autre que l’acceptation d’un penchant, pourquoi vouloir la présenter comme une transgression ? L’homosexuel n’est pas plus ni moins émancipé qu’un autre et dans les sociétés avancées ses droits, quoi qu’il en dise, ne sont pas plus contestés que ceux du fumeur (peut-être moins d’ailleurs parfois). J’ai dit longuement tout ce que je pensais de tout cela et de ses présupposés idéologiques dans mes articles consacrés au « genre ». Particulièrement ceux qui vont de mai à juin 2014. J’y renvoie le lecteur.
Non, il ne s’agit pas de défendre les droits d’une minorité discriminée mais de tout autre chose. Il s’agit d’égarer la jeunesse !
A quoi sert désorienter la jeunesse ? Pourquoi en rajouter dans l’anarchie ambiante ? — Mais c’est simple : il faut occuper la jeunesse, l’inviter à user ses forces, les dévier, l’opposer aux autres classes d’âge, en faire une cible commerciale et publicitaire particulière. Il s’agit, plus généralement, d’utiliser les questions sociétales pour diviser les peuples et dissocier couches moyennes urbaines et couches populaires. Voilà des décennies que de multiples efforts sont faits dans le monde entier pour cela, avec toujours plus d’insistance.
En France, dans les années 60 après la guerre d’Algérie, la jeunesse bouillonnait. On lui propose le yéyé : Cloclo, Sheyla et Johny (décrété idole des jeunes !). On contribuait ainsi à l’écrasement de la culture populaire pour faire place aux produits venus des usa dans le sillage du plan Marshall. Dans le même temps on proposait à la jeunesse une libération de pacotille : dans la tenue vestimentaire, la coiffure, le vocabulaire, la façon de danser…. bref là où elle n’avait nul besoin !
Après mai 68, il faut faire plus fort : on ouvre en grand les vannes de la drogue. Droguez-vous, partez élever des chèvres ou soyez révolutionnaires. Quelle merveille que ces jeunes révolutionnaires qui luttent contre les stalinos/collabos et autres révisionnistes ou bureaucrates. Le modèle c’est Che Guevara. Il a eu la bonne idée de vouloir créer deux ou trois Vietnam pendant que la totalité des communistes dans le monde se battaient pour la paix ! S’il avait réussi, il aurait permis le sursaut patriotique des USA mais il est mort juste à temps pour être canonisé. Et ces gauchistes sont tellement intelligents ! (Ils l’ont d’ailleurs prouvé comme le montre mon article du 12 novembre 2015 « la voie de passage du gauchisme au néo-conservatisme »). C’est beau aussi ces jeunes qui partent pour Katmandou comme leur en ont donné l’exemple les Beatles et les autres chanteurs à la mode. La drogue, c’est la créativité. Aujourd’hui on en est à parler de légalisation, on a créé un fléau, eh bien ! on va en faire une source de profits !
Et tout cela continue de plus belle car la crise du capitalisme exige un redoublement des efforts ! Seul le thème principal a changé. Il vient s’ajouter aux autres. On lutte à présent pour les droits des homosexuels, victimes de l’hétérosexualité obligatoire et du phallocentrisme. Il faut que la jeunesse s’investisse dans cette lutte d’une importance primordiale. Autrement, elle pourrait bien se préoccuper de ses conditions d’étude, de son accès au logement et à l’emploi etc. Et cela réussit au-delà de tout ce qu’on aurait pu imaginer : il n’existe quasiment plus d’organisations de jeunesse capables de se faire entendre. Ainsi, j’ai vu il y a quelque temps que les fenêtres de ce qui était auparavant le local de l’UNEF à Nanterre sont aujourd’hui celles d’un local utilisé par une association LGBT ! Le genre est aussi la grande affaire de sciences po et à Paris 8 (voir mon article « Mœurs attaque« ). Le féminisme est mort quand il regarde en dessous du nombril, quand il se réduit, comme je le voyais récemment, à la promotion de la masturbation ! ( et va même jusqu’à démarcher pour l’industrie du sexe en vantant et en proposant des sextoys ! voir ici). A ses débuts outil d’émancipation (2), le féminisme s’est transformé en instrument de division (3).
Ces associations LGBT croient lutter contre les idées les plus rétrogrades. Elles ne font que diffuser une idéologie de division venue USA (d’où l’usage du globish !). Ceux de « la manif pour tous » leurs donnent efficacement la réplique en restant dans le même cadre mental : normes contre normes (variantes du classique dieu contre diable). Mais la vision réductrice de la société est la même : réduction à l’individu, ses affiliations à la famille ou la communauté, leur « culture ». Le genre efface la classe. Sauf que la lutte des genres ne menace pas le capital. C’est une lutte sans fin et qui introduit la division là on aurait tant besoin d’unité ! (4)
1 – c’est une chose singulière à méditer : ce qui ruine les religions ce n’est la perte de la croyance en dieu mais la perte, beaucoup plus fréquente, de la croyance au diable. Beaucoup croient en dieu ou du moins n’en sont pas encore à ne pas croire mais refusent de croire au diable. Cette croyance-là leur parait ridicule. Leur croyance en dieu sera tiède, tranquille et comme de confort. Ils pratiqueront peu et sans zèle et ne seront jamais des radicaux.
Les programmes de déradicalisation devraient porter là-dessus : rendre ridicule la croyance au diable : car qui sera pressé de rejoindre le paradis s’il ne craint pas d’échouer en enfer. Ce qu’on est assuré de recevoir pourquoi voudrait-on souffrir pour l’avoir ! Les jihadistes suicidaires sont souvent d’anciens voyous: ils veulent troquer leur billet pour l’enfer (qu’ils pensent mériter !) contre un billet pour le paradis !
2 – lire : Les féministes de la CGT Histoire du magazine Antoinette (1955-1989) Paris, Editions Delga 2011
3 – il remarquable que les vastes manifestations, qui ont fait suite aux USA à l’élection de Trump et visaient essentiellement son sexisme, ne trouvent aucun équivalent pour dénoncer l’industrie du sexe qui est une plus des plus ignobles et des plus florissantes !
4 – la seule voie pour en finir avec la domination mondiale du capital (dite « mondialisation ») est d’unir les couches populaires et leur élite les ingénieurs, techniciens et couches moyennes travaillant des les secteurs de pointe. Voir la série de mes articles intitulés « qu’est-ce que la mondialisation ?«
Etymologie du mot « gay » trouvée sur un site internet :
Gay (ou gai) (anglicisme, prononcer geɪ) : ce terme anglo-américain, qui signifie gai, joyeux, a maintenant remplacé ‘homo’, ‘pédé’ ou ‘inverti’. Dans la novlangue ambiante, l’euphémisme gay a donc définitivement remplacé pédé. Affirmation trouvée sur un blogue : Entre 1 gay sur 8 et 1 gay sur 5 est séropositif (traduction : 12 à 20 % des homosexuels sont séropositifs). Comme si l’on rendait socialement et sexuellement convenable la réalité de la chose en adoptant un terme anglo-saxon (principe de l’écran de fumée). De plus, la dénomination gay classe un individu : il est généralement blanc, masculin et appartenant plutôt aux classes moyennes (middle class). Tant pis pour les autres ! Ennuyeux pour ceux dont le nom de famille est Gay. Remarque de l’humoriste Timsit : « Quand un artiste est homosexuel, on dit qu’il est gay ; quand un charcutier est homosexuel, on dit qu’il est pédé ».
Il semble que, sous la pression des lobbies (groupes de pression) homosexuels, on veuille faire accepter et mettre en avant la gaieté (l’homosexualité), masculine ou féminine, pour répondre aux exigences tyranniques du politiquement correct, pour qui tout le monde il est beau, tout le monde il est égaux. La dénomination homosexuel disparaît donc au profit du terme américain gay. Tous les organes de presse, ou presque, parlent de mariage gay et non de mariage homo(sexuel). La loi du mariage gay a beau être votée, ses opposants n’en démordent pas (LCI point TF1 point fr, 06.08.2013). Vendée : des anti-mariage gay évacués (Le Figaro point fr, 06.08.2013) (l’expression « anti-mariage gay » est traitée comme une entité invariable). Mariage gay: un militant UMP fait référence à l’Holocauste, il encourt l’exclusion du parti (L’Express point fr, 06.08.2013). Holocauste, mariage homo = même combat ? Walincourt-Sevigny (sic) : Retour en images sur le premier mariage gay du Cambrésis (L’Obs du Cambrésis point fr, 06.08.2013 ; remarquer l’orthographe Sevigny au lieu de Selvigny).
Quant à l’association qui regroupe des homosexuels et homosexuelles de tous bords s’appelle LGBT, qui est l’abréviation de Lesbiennes – Gays – Bi – Trans. La référence à la « culture » étazunienne est d’autre part agaçante.
Et ce qui est ennuyeux, aussi, c’est qu’on ne peut plus employer l’adjectif « gai » pour dire joyeux à propos de quelqu’un, car on pensera tout de suite qu’il est homo. Ce terme anglo-américain pervertit le vocabulaire français. Expression anglaise : He likes the gay life (il aime mener joyeuse vie, et non pas : il aime la vie de pédé).
Les homos anglo-américains ou gays ont donc envahi le monde. S’emploie même au féminin : une femme gay (alors que les Anglo-Américains disent lesbian : lesbienne). Au féminin l’adjectif gay reste invariable, comme en anglais : J’ai toujours été et je serai toujours une grande supportrice de la communauté gay (Closer point fr, 21.09.2012, rapportant un tweet de Paris Hilton). Tandis qu’au pluriel, on peut rencontrer gay (invariable) ou gays : Les gay sont les personnes les plus fortes et les plus inspirantes que je connaisse (toujours Closer à propos de Paris Hilton).
On peut aussi rencontrer la graphie gai, comme dans cet exemple : « En 1933, alors qu’il est nommé chancelier du Reich, il décréta la fermeture des lieux de rencontres gais, la dissolution de leurs associations, interdit les publications gais [sic] et mit en place un plan de stérilisation des homosexuels (en accord avec les évêques catholiques allemands) (Libération animale point com, 16.02.2011, à propos d’Hitler).
Les divers mouvements homosexuels sont tellement dénaturés que même leurs slogans sont en anglo-américain. Wikipédia rapporte (18 novembre 2012) à propos du phénomène Fémen : Au cours de la manifestation elles s’affichent déguisées en nonnes aux seins nus, avec des slogans tels que ‘Saint esprit étroit’, ‘Fuck God’, ‘Fuck church’, ‘In gay we trust’ ou ‘Occupe-toi de ton cul’ peints sur leur corps et des extincteurs de ‘holy sperm’ à la main. Provocation + grossièreté + blasphème + anglo-américain – alors que le mouvement Fémen est d’origine ukrainienne – ce sont les ingrédients de base de leurs revendications (pour qu’un mouvement ait une audience internationale, il faut y injecter de l’anglo-américain de base).
Ceux qui rejetent les homosexuels sont des homophobes, et non des gayphobes ou anti-gays, des homofuges ou anti-homos (il faut remarquer le défaut d’alignement des termes). Par contre, ceux qui sont favorables aux homosexuels ne sont pas des homophiles, des homopètes ou des pro-homos, mais des gay-friendly (sic). On peut prendre friendly dans le sens réceptif à, favorable à, sympathisant de, qui a un penchant pour … Le gay-friendly partenariat [sic] en vigueur outre-Manche depuis 2005 (6000 abonnés par an) ne lèse les homosexuels que de la bénédiction sacrée, laquelle devrait, compte tenu d’une forte pression, rester illégale (Contre-dits point com, 04.02.2013). Remarquer l’inversion, tout à fait dans l’esprit de la novlangue « gay-friendly partenariat ». Dans le même esprit (linguistique), on trouve éco-friendly.
Origine : gay dans le sens d’homosexuel est attesté en argot américain depuis environ 1920. Vient de l’adjectif français gai, mot d’origine germanique gahi : rapide.
Gay pride (anglicisme, prononcer geɪ praɪd, ou gai praïde) : à l’imitation des mouvements homosexuels, tous les journaleux de la french TV parlent de gay pride au lieu de défilé homo, ou de parade homo. Que diable, serait-ce trop demander que de parler français ? Ce défilé homo, ou gay pride, constitue une sorte de cérémonie païenne, véritable hymne à la déviance. Dernier avatar de l’expression : Marche des fiertés, calque direct de l’expression anglo-saxonne. La Gay Pride 2014, autrement dit : la Marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi, Trans (LGBT) se tiendra le samedi 28 juin à Paris, de Montparnasse à la Bastille (Sortir à Paris point com, 05.02.2013).
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Quand les hommes croyaient au diable
Quand ils croyaient au diable, les hommes avaient peur de la nuit. Ils se serraient autour de la cheminée près de la flamme et n’osaient pas regarder les ombres qui dansaient dans leur dos. S’il leur fallait aller sur les chemins, à travers les bois, ils pressaient le pas, se signaient et répétaient leurs prières. Une ombre les suivait, des bruits, des mouvements les menaçaient. L’angoisse leur serrait le cœur. La peur entrait en eux et ne les quittait plus même en plein midi.
Quand ils croyaient au diable, les hommes avaient peur de leurs plaisirs. Quand ils dansaient avec leurs compagnes et qu’une douce chaleur gagnait leurs entrailles, la culpabilité l’accompagnait. Jamais ils ne goutaient l’innocent plaisir de la danse, de l’ivresse et du chant, sans que s’y glisse la peur et le mal. Au creux du lit conjugal, même, ils n’osaient quitter leur chemise. Ils avaient honte des désirs qui les habitaient et s’alarmaient de leur céder.
Quand les hommes croyaient au diable, la séduction de Lucifer les inquiétait plus que son visage hideux. Les filles trop belles, trop libres, au pas trop léger, tourmentaient leurs âmes malades. La chevelure noire et folle, le regard fier des belles andalouses leur faisait venir de coupables pensées qui macéraient dans leur cœur impur. Il leur venait de terribles envies d’expiation, de punition. Ils craignaient la mort coupable et le terrible enfer. Ils dormaient redressés, d’un sommeil troublé, prêts à fuir, toujours dans le repentir et la faute. Quand les hommes croyaient au diable, le diable les tourmentait.