— Trente milliards ! Messieurs, débouchons une bouteille de champagne et votons nous quelques bonus pour fêter ça.
Sophieee ! N’oubliez pas d’envoyer une boîte de chocolats à Monsieur Hollande …. Et joignez-y ma carte ! Ah ! Ah ! Ah !
Vous rendez-vous compte, Messieurs, que nous allons pouvoir en finir avec ces allocations familiales. Nous leur avions déjà dit que la famille, ce n’est plus fait pour élever ses enfants, c’est juste pour la galipette, par devant, par derrière, comme on veut. Mais assez de moutards !
Ah ! Ils veulent tout pour leurs moutards ! Des crèches, des écoles, des universités et même du travail ! Il leur faut des vacances à la mer, du temps libre et aussi des écrans plats ! Et puis quoi encore ??
— Charles-Henri, les écrans plats, c’est moi qui les vends !
— Fais les fabriquer par les Chinois et vends les aux américains.
— Je le fais déjà. Mais tu as raison pour les vacances. Ils envahissent les côtes. Ils ont même voulu un passage entre ma villa du Cap d’Antibes et la mer. Ils passent toute la journée, ils lorgnent la piscine et la piste d’hélicoptère. Je suis sûr qu’il y en a qui pissent sur mon mur !
— Tu en as parlé à Manuel !
— Il va s’en occuper. Il m’a assuré qu’il va faire un exemple. Il est doué ce petit. Faudra penser à lui pour les calmer …. Mais qu’est-ce qu’on entend ?
— Sophieeee ! Allez voir ce qui se passe !
— Monsieur, il y a des gens plein la rue et qui crient ! Ils ont des banderoles et des drapeaux.
— Des banderoles et des drapeaux ! C’est la coupe du monde de football ?
— Non Monsieur : je m’excuse de le dire Monsieur, mais mais ….
— Mais quoi ??
— C’est des drapeaux rouges, Monsieur, et ils crient qu’ils veulent leurs droits !
—- Ils sont devenus fous ? Quels droits ? Messieurs, quelqu’un pourrait-il m’expliquer.
— Charles-Henri ! Ne vous en faites pas, on va les faire voter. Ils aiment voter. Tout est déjà prévu.
— En attendant, envoyez-leur la police, qu’ils dégagent et que nous puissions travailler en paix.
Sophieee ! Appelez Monsieur Valls !
— Monsieur, je m’excuse, mais… mais …
— Mais quoi ???
— J’ai déjà eu Monsieur Valls. Il dit que la police est avec eux. Elle veut des effectifs et des moyens, elle veut s’occuper de ceux qui pillent les caisses de l’Etat !
— Messieurs, quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe !
Sophieee, c’est quoi tout ça ???
— Monsieur, Charles-Henri, je m’excuse mais… mais …… Je crois bien que c’est une révolution.